SAINT JEAN PIED de PORT pays basque
st jean pied de port et son histoire
histoire de saint jean pied de port la porte des pyrénées
Saint Jean Pied de Port en basque Donibane Garazi
L'emplacement de la ville s'explique autant par des conditions alluviales et climatiques favorables que par une situation stratégique particulière de st jean pied de port. Déja les Romains y avaient implanté une garnison située à peu près sur le site de l'actuel st jean le vieux.
Cette position militaire surveillait la route Aquitania et le passage en Espagne à partir de ce noeud de communication essentiel que constituait le territoire de l'actuel saint jean pied de port. C'est lors des grandes invasions wisigothiques du Vème siècle que la ville pour des raisons militaires se rempare sur son site actuel. Toutefois la voie de passage à destination d'Espagne conserve son tracé initial.
Au Moyen Age le développement de saint jean pied de port tient autant à son rôle de point de passage obligé du commerce entre villes espagnoles et bayonne qu'à son rôle de relai du pélerinage de Saint Jacques de Compostelle. La ville de st jean pied de port devient si importante que dès l'époque de Philippe le Bel elle constitue un point de passage obligé pour ambassadeurs, courriers royaux et même les détachements militaires.
En même temps la ville de saint jean pied de port ayant obtenu dès le XIIIème siècle le droit de tenir régulièrement des foires, un tissu commercial très important va s'y développer. En attestent certaines riches maisons de commerçants bâties au Moyen age à st jean pied de port dont l'une possédait des caves servant d'entrepôts si importantes que certains historiens crurent plus tard que ce bâtiment avait été une prison à l'époque médiévale. Le rôle militaire de st jean pied de port va se poursuivre, à tel point que Vauban y édifiera au XVIIème siècle les fortifications qui portent son nom. Il va de soi que le sort de saint jean pied de port a toujours été lié à sa position clé entre le sud et le nord des pyrénées. Un marché s'y tient de temps immémoriaux tous les lundis. Il est vrai qu'au fil du temps, aux époques modernes, la voie commerciale s'est progressivement peu à peu déplacée vers la côte, causant un certain ralentissement de la superbe commerciale médiévale de st jean pied de port. Heureusement l'architecture splendide de la ville et son histoire ont suscité un tourisme de plus en plus important. C'est que l'ombre de Charlemagne plane sur la ville. C'est là que venait d'arriver l'empereur des Francs au moment même où se produisit le drame de Roncevaux. Il est d'ailleurs pratiquement établi que le lieu de cet épisode légendaire a du se situer un peu plus loin, aucune trace franque, armements ou débris, n'ayant jamais été retrouvé à l'endroit supposé de ce fait historique.
La vraie question n'est-elle pas finalement : pourquoi l'épisode de Roncevaux a-t-il pris une telle importance ?
Dans les faits il ne s'agit pas d'une défaite militaire.
C'est une simple embuscade tendue par des gens du pays qui utilisent
la configuration d'un défilé au bas duquel se trouvent la queue d'une arrière garde franque que son armement lourd et ses charriots
rendent tout à fait incapable de gravir les pentes pour combattre l'assaillant.
De surcroît les pertes franques sont minimes en hommes.
Le siège de Saragosse a fait beaucoup plus de morts dans l'armée de Charlemagne. De même que l'attaque des fils de l'émir
au pied des Pyrénées aboutissant à libérer des prisonniers arabes importants de Charles a elle ausi été bien plus meutrière.
Roncevaux ce sont deux dignitaires d'importance moyenne, voire faible : Eginhard qui est en fait chargé de l'approvisionnement de la table de l'Empereur, une sorte de majordhomme impérial.
Et Roland, préfet des marches de Bretagne, c'est à dire un administratif impérial de rang moyen.
Ces deux personnages secondaires ne sont donc pas aux côtés de l'Empereur, qui au moment de l'attaque est lui déja à St Jean Pied Port.
Pourquoi dès lors Charlemagne est-il immédiatement si atteint par cet épisode?
Roland n'est pas son neveu, pas plus d'ailleurs qu'il n'a d'importance à la Cour impériale.
Eginhard lui est à peine plus qu'un domestique. Au reste les pertes de Roncevaux sont de quelques hommes et quelques chariots pillés.
Il n'y a dans tout cela pas vraiment de quoi causer une telle émotion à l'Empereur des Francs.
Sauf à tenir compte que Charlemagne dispose du soutien de certains basques. Lesquels l'assurent que des bandes basques seules n'auraient pas pu s'équiper et se réunir à temps.
Il y a des Navarrais derrière tout cela. Et probablement des arabes aussi.
La grande expédition n'aura donc finalement servi qu'à réunir contre les Francs des gens que tout opposait.
L'échec est total. Si l'on ajoute à cela le fait qu'en droit pénal franc, une telle attaque devait être punie de mort par l'Empereur.
Et qu'il est évidemment inimaginable pour Charles de courir après les basques dans leurs montagnes.
L'échec se transforme en camouflet personnel pour l'Empereur.Dès lors si l'on se souvient de son départ triomphal de Poitiers au printemps précédent, à la tête d'une armée d'apparat, de ce départ pour une campagne qui devait être de routine.
Si Charles a pleuré ce jour-là, comme l'affirment les chroniqueurs de l'époque, ce fut probablement beaucoup plus sur lui-même et sa grandeur que sur quiconque d'autre.
Les grands hommes pleurent parfois de rage devant leurs échecs cuisants...
Et les poètes, à peine trois siècles plus tard, inventeront, eux, une explication sentimentale à la surprenante détresse du grand empereur qui comme chacun sait ne portait pas du tout de barbe blanche, mais juste une moustache franque ...
